METAPHYSIQUE SENSUELLE












Métaphysique Sensuelle






Présentation de l'exposition


Métaphysique Sensuelle



Certains philosophes affirme que l’humanité, dans son développement, serait passée par trois stades : le stade théologique, le stade métaphysique, puis le stade positif. Soutenant que c'est ce qu'il s'est passé chronologiquement : le stade théologique serait celui des civilisations dites primitives, expliquant l'inconnu par les mythes et les divinités. Le stade métaphysique, avec les philosophes grecs qui se servaient des mythes, afin de les rationaliser. Le stade positif ou scientifique, qui loin de tous dé-raisonnements mystiques, devrait nous combler par ses réponses certifiées.

Pour ma part, je trouve cette analyse totalement frauduleuse. Car, à ma connaissance, toutes les grandes civilisations (les égyptiens, aztèques, mayas, incas, grecs...) mélangeaient avec habileté les trois stades. Seule une civilisation, au Moyen-Age, imposa son stade théologique, au reste du Monde. Elle le fit pendant des siècles, avec une religion monothéiste, sans coexistence possible avec d'autres modes de pensées. Et c'est, en opposition constante, et bien obligée, qu'elle finit par intégrer son stade scientifique.

Les exemples ne manqueraient pas, mais j'ai choisi, pour démontrer la mixité des stades comme ancestrale, un exemple qui nous est proche géographiquement et qui, de plus, est sous-couvert d'une magnifique œuvre d'art : les grottes de Lascaux.

Ces grottes sont, sans conteste, décrites comme une œuvre d'art majeure. Ne la nomme-t-on pas, la chapelle sixtine du paléolithique ? Picasso, lui-même, sortant de la grotte, en versant une larme, aurait déclaré : « tout a déjà était fait... »
Mais, pour ce qui est du motif de cet art rupestre, beaucoup d'experts n'y voyaient, que la représentation singulière d'une activité vitale, à l'époque : la chasse...
Il faut croire qu'aucun d'eux ne s'étaient posés la question, de pourquoi ces peintres, si talentueux en fresque animale, ne s'étaient jamais essayés à dessiner le sol et ses végétaux sous les pattes de leurs modèles... (Je vous laisse réfléchir à cela...)


Alors, depuis peu, certains observateurs y décryptent des choses plus complexes... Les animaux ne seraient pas dessinés au hasard, mais suivant une orientation astronomique, suivant la trajectoire des solstices et des équinoxes. Des calendriers lunaires précis se laisseraient lire au milieu des cervidés, avec les 13 passages de Lune annuels...

la constellation du grand Taureau
le calendrier lunaire

Nous avons donc avec ces peintures pariétales, un vestige des observations et des connaissances scientifiques de l'homme magdalénien, vivant il y a 17000 ans. Avec ce calendrier, ces animaux et leur bio-rythme représentant le temps, la périodicité des saisons, nous avons, là, une pensée métaphysique. Avec l'idée que rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme. Avec la représentation animale des constellations célestes, l'homme est en plein questionnement métaphysique sur sa place dans l'Univers. Questionnement qui débouchera sur un autre, le théologique.

L'homme, à peine éjecté du monde amphibie du ventre de sa mère, retourne dans le concave d'une grotte. C'est au sein de cette alcôve, de ce point intérieur, qu'il se projette sur l'extérieur et dispose ses pensées gigognes et concentriques sur les murs sphériques qui l'entourent...

Si les parois de la grotte avaient été en verre, nous aurions mieux compris que l'homme magdalénien dessinait, sur la peau de l'Univers, ses projections intellectuelles et artistiques, ses connaissances scientifiques, ses questionnements théologiques et métaphysiques.




Quand est-il de notre époque moderne ? Elle n'a plus de raisonnements concentriques. La science, paradoxe, doit partager son trône avec la religion unique qui s'oppose à elle. Mais, elles sont d'accord sur un point, faisons table rase de la métaphysique et de tous ponts qui susciteraient une pensée plus élaborée que Noir ou Blanc.

Et l'art dans tout çà ? L'art, lui, a fait son chemin solitaire. Il s'est conceptualisé. Tellement qu'il du mal a sortir du gouffre de son concept. Il a perdu son universalité et s'adresse à la clientèle des «  avertis » persuadés de comprendre le concept... Alors que la clientèle des « avertis » est – le concept...


Voilà pourquoi, avec cette exposition Métaphysique Sensuelle, j'espère être plus proche de l'homme magdalénien que de l'artiste contemporain.

Donc, plutôt, que de philosopher longuement sur le pourquoi et le comment de cette exposition, je vais vous citer un exemple, que j'espère assez parlant :
Une des œuvres de cette série se nomme l’Harmonie de l’Univers, elle représentera une femme – nue – jouant du violoncelle en lévitation.
Et bien – si un observateur, au détour de cette œuvre, y voit une divinité païenne, en transe psychédélique – pendant qu'un autre y voit une esthétisation charnelle de la théorie des cordes qui pourraient régir l'Univers – et tout cela pendant qu'un troisième n'y voit que des jolies fesses de bronze se présentant, à lui, comme objet sensuel – alors j'aurai atteint mon but...
Créer une émotion très personnelle et laisser place à l'imaginaire de chacun.



Les matériaux

Les œuvres seront essentiellement en bronze et en lamellé-collé de marbre. Pour certaines bois, résines ou techniques mixtes viendront s'ajouter.



Comment va naître l'exposition
Métaphysique Sensuelle ?


Pour des raisons économiques, elle ne naîtra pas d'un coup. Chaque œuvre sera proposée à un acquéreur, futur détenteur de l'original. En fonction de ses affinités et de ses goûts, il aura le choix sur la palette de la série (ci-après énoncée).
Les œuvres seront, ainsi, disséminées, mais reliées par un cordon de poèmes et de textes les reliant entre-elles, dans un tout : Métaphysique Sensuelle.

Les œuvres, une fois rassemblées, l'exposition pourra éclore, pour ensuite, à nouveau, se disperser...





Métaphysique Sensuelle


Les différents tableaux :

1 – Big-Bang

2 – Expansion des espaces-temps
    • horloge cosmique
    • cambrure

3 – le dieu hermaphrodite de la matière et de l’antimatière

4 – ÉTHÉRÉE ou la création des TERRES habitables :
    • mouvement 1

      Dans un grondement effroyable cataclysmique
      l'Océan titane de l'Univers se déchire
      Des lois gravitationnelles Elle peut s'affranchir
      Éthérée entonne sa danse aphro-sismique


      Sur les crêtes chaotiques des espaces-temps
      épileptique transe Lascive équilibriste
      Elle se spasme Chaloupe s’apostrophe Fildefériste
      des énergies Elle est le fantasme du vent


      La peau des trous-noirs se tend en percussions
      Tambours frénétiques Claquants Pulsants en rythme
      la syncope d'une mystique défibrillation


      Les fibres de son corps sensuel sont en résonance
      De son sein rond Éthérée offrit son biorythme
      de son souffle à la TERRE sa perpétuelle danse



      Sébastien TAILLE
      avril 2012

      (photo: Solina Barrière)

    • mouvement 2
    • mouvement 3

5 – l' HARMONIE de l'UNIVERS

6 – apparition de l'Humain


8- les Cinq Voyages initiatiques :
    • l'extase sensuelle
    • le rêve

    • le voyage physique

    • le chamanisme


    • la mort (ou le souffle de la vie)

9 – Cosmologie dite à Rimbaud (hommage à Michel Cassé)
10 – XXI ème siècle ? (ou 7 millions d'années d'évolution)
    • la terre agonisante
    • le satisfait
    • l'enfant roi et ses parents post-humains
    • la muraille de Chine
    • l'enfant et la kalachnikov

11 – Scientia ii Natura (l'espoir)